Caroline Vaissette, responsable des ressources humaines de la cave coopérative viticole de Bestheim dans le Haut-Rhin, témoigne de ses difficultés de recrutement et explique comment elle a réussi à stabiliser et renforcer ses équipes.
Vous êtes responsable RH depuis juillet 2021. Quelles problématiques avez-vous rencontrées ?
Avant mon arrivée, l’entreprise était en pleine transformation avec une nouvelle direction générale adoptant un management plus collaboratif. Ce changement a été perçu de manière positive par les nouveaux embauchés mais a déstabilisé les plus anciens, créant un choc culturel et entraînant quelques départs. La pandémie de Covid a également été un défi majeur. Alors que nous avions connu peu de turnover jusque-là, il est devenu plus compliqué de recruter et de rester attractifs sur un marché en quasi plein emploi.
Quels types de postes recherchez-vous ?
Nous ne possédons pas de vignes ; elles appartiennent à nos adhérents. Nous proposons donc essentiellement des postes de cavistes, c’est-à-dire des personnes qui réalisent le travail en cave et préparent le vin pour la mise en bouteilles. Ce sont des métiers assez physiques mais aussi dotés de responsabilités importantes. Une vanne mal fermée, par exemple, peut entraîner des conséquences financières lourdes. Malheureusement, ce sont des métiers qui n’attirent pas particulièrement les nouvelles générations. Mon objectif est de donner envie aux jeunes de se tourner vers ces métiers.
Il est devenu plus compliqué de recruter et de rester attractifs sur un marché en quasi plein emploi.
Qu’avez-vous mis en place ?
En matière de recrutement, il est crucial d’avoir toujours un temps d’avance… Je me suis beaucoup appuyée sur les écoles, les agences d’intérim et mon réseau. Nous avons organisé des journées portes ouvertes pour nos adhérents et employés, leur permettant de venir accompagnés pour faire découvrir nos métiers. En partenariat avec le CFPPA de Rouffach, nous avons aussi créé une formation d’un an en alternance liée au métier de caviste. Nous proposons également à nos salariés un package social attractif, ce qui permet à la coopérative d’être reconnue dans le milieu viticole comme une entreprise où il fait bon travailler. Grâce à tous ces efforts, nous avons réussi à stabiliser et renforcer nos équipes au cours de l’année écoulée.
Et en matière de protection sociale...?
À mon arrivée, j’ai eu de nombreux rendez-vous avec Julien Ratton, mon conseiller commercial AGRICA, et son collègue Christophe Wentzel, conseiller épargne entreprise, qui m’ont aidée à remettre à plat les dossiers et dresser un état des lieux. Historiquement, les non-cadres bénéficiaient chez AGRICA d’un régime de retraite supplémentaire article 83 et les cadres étaient couverts par un autre assureur. En janvier 2023, j’ai profité de la transformation de ce régime en plan d’épargne retraite obligatoire pour affilier l’ensemble des salariés chez AGRICA. La complémentaire santé et l’épargne salariale sont restées chez nos assureurs historiques car les prestations proposées sont très satisfaisantes.
Pour moi, il est essentiel de prendre le temps d’expliquer les dispositifs afin de faire adhérer les salariés
Comment avez-vous été accompagnée sur ces évolutions ?
Précédemment, il y avait peu de communication sur ce qui se faisait en matière de protection sociale. Pour moi, il est essentiel de prendre le temps d’expliquer les dispositifs afin de faire adhérer les salariés. C’est un travail de longue haleine. Christophe Wentzel est venu animer des réunions d’information pour présenter le plan d’épargne retraite. Ce n’est pas un sujet facile, de nouvelles réunions ont été prévues pour aborder plus précisément les préoccupations des salariés qui commencent à penser à leur retraite.
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans la relation avec vos interlocuteurs d’AGRICA ?
J’apprécie particulièrement leur disponibilité et leur réactivité. Par exemple, si je fais un mail à Julien Ratton, j’ai une réponse dans la journée, quel que soit le sujet. Nous avons réussi à créer une collaboration active, basée sur l’écoute et la réactivité. Avec AGRICA, nous avons vraiment une relation de transparence, ce qui est très appréciable.
Bestheim est une cave coopérative issue de la fusion successive de cinq caves alsaciennes. Elle réunit aujourd’hui 325 familles de viticulteurs adhérents qui exploitent 1 460 ha de vignes sur toute l’Alsace. Elle emploie environ 87 salariés répartis sur deux sites : celui du siège et des fonctions supports à Bennwihr, dédié à la vinification et à la mise en bouteilles des vins tranquilles, et un second site à Westhalten, spécialisé dans les crémants.
Son histoire commence en 1944 dans des villages dévastés par la guerre. Une trentaine de vignerons décident alors de construire un chai en commun et de s’organiser en coopérative afin de vinifier et vendre ensemble leur production. Ce projet audacieux leur vaut le nom de « chasseurs de lune », un brin moqueur, qui incarne aujourd’hui les valeurs de la coopérative : fierté, audace, ténacité…
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