Créé par de grands groupes agroalimentaires des Landes, le groupement d’employeurs Côte Sud Emploi vient de fêter ses 25 ans. Jean-Marc Meyer, son directeur, nous explique comment son entreprise a pour objectif de pérenniser l’emploi des saisonniers et de lutter contre la précarité. Un enjeu social qui lui tient particulièrement à cœur.
Pouvez-vous nous présenter Côte Sud Emploi ?
C’est un groupement d’employeurs qui compte aujourd’hui 25 entreprises adhérentes, dont la plupart sont des acteurs majeurs de l’industrie agroalimentaire landaise. Maïsadour, Bonduelle et Labeyrie, les entreprises fondatrices, ont créé le groupement il y a 25 ans avec pour objectif de pérenniser des emplois saisonniers précaires en jouant sur leur complémentarité. Le groupement avait alors vocation à recruter beaucoup de personnes en CDI, ce qui est moins le cas aujourd’hui. Le contexte n’est plus le même, la saisonnalité est de plus en plus marquée, la concurrence forte. J’ai volontairement réduit l’effectif en CDI de manière à ne pas trop peser financièrement sur le groupement. Le nombre de CDI a chuté de moitié depuis mon arrivée il y a quatre ans. Il n’est plus que de 25 personnes, avec un effectif en CDD qui peut monter jusqu’à 140 sur les mois d’octobre et de novembre.
À quel type de concurrence faites-vous référence ?
Nous employons une main d’œuvre saisonnière sur les postes les moins qualifiés de l’industrie agroalimentaire. Or, certains industriels préfèrent aujourd’hui répondre à leur besoin massif en faisant appel à de la main d’œuvre étrangère, via de l’intérim espagnol qui leur propose une offre clé en main, quitte à payer plus cher. Cela s’est traduit par une baisse de 30 % du chiffre d’affaires que nous réalisions avec l’industrie agroalimentaire. Cela nous amène à nous positionner sur d’autres métiers, comme le thermalisme ou la santé. Nous proposons aussi nos services et nos compétences RH à des PME qui ne veulent pas recruter en direct mais qui ont besoin d’un poste supplémentaire pour se développer. Grâce à ces évolutions, Côte Sud Emploi est aujourd’hui à l’équilibre, avec un chiffre d’affaires proche de trois millions d’euros, en forte progression depuis mon arrivée. C’était ma mission, mon objectif est maintenant de passer les rênes puisque j’ai annoncé ma retraite pour la fin 2026 !
En matière de protection sociale, à quelles problématiques spécifiques êtes-vous confronté ?
Elles sont majeures et c’est pour ça que nous sommes ravis de travailler avec Agrica ! Nous avons une population très précaire, avec une moyenne d’âge de 47 ans, confrontée à des problématiques de santé, de vieillissement, d’usure professionnelle. Ces salariés ont des parcours hachés, ne bénéficient pas de retraite progressive, connaissent mal les dispositifs d’invalidité… Nous faisons donc beaucoup d’accompagnement socioprofessionnel et essayons de mettre en place des garanties au maximum de ce qui est possible pour nous… et de ce que les adhérents acceptent de financer.
Agrica, ce n’est pas un assureur qui vient placer son produit.
Vous avez mis en place récemment, avec Agrica, une complémentaire santé. Comment cela s’est passé ?
De manière extrêmement simple et rapide. C’est l’avantage d’avoir un interlocuteur unique, identifié, disponible, même pendant ses congés ! M. Cordoba, notre conseiller, est toujours présent quand j’ai besoin de lui, prêt à trouver des solutions en cas de problèmes. On a pu basculer sur le contrat santé Agrica très vite. Les délais étaient également très contraints sur la mise en place des garanties prévoyance, également confiées à Agrica. Là aussi, j’ai eu les réponses et l’accompagnement nécessaires.
La mise en place des contrats santé et prévoyance m’a permis de tester le répondant que j’allais trouver auprès d’Agrica. Et je sais qu’il y a derrière mon conseiller toute une organisation, ce qui est rassurant pour le client que je suis, qui doit rendre des comptes à son conseil d’administration. Agrica n’a pas une approche marchande, ce n’est pas un assureur qui vient placer son produit. Ça n’a pas de prix, pour moi, c’est vraiment ce qui fait la différence. Aujourd’hui, Agrica gère la santé, la prévoyance et l’épargne salariale cadre et non-cadre de nos salariés.
Cette protection sociale est-elle un plus pour vos salariés ?
Pour les salariés en CDI, oui, cela répond à leur demande et ils apprécient d’avoir une protection sociale de qualité. Les salariés en CDD, en revanche, en bénéficient très peu. Ils ont par exemple tous demandé la monétarisation de leur intéressement. Aucun n’a choisi de l’épargner. La plupart de nos salariés en CDD ne sont pas non plus de gros utilisateurs des frais de santé. Quand ils travaillent, ils n’ont pas le temps de se soigner et quand ils sont en arrêt, ils sont confrontés à des problématiques de carence, de maintien de salaire, de perte d’allocation chômage…
J’ai beau être un patron, j’ai encore un peu de cœur…
Pour ces travailleurs saisonniers, la précarité, c’est souvent triple peine… Ce sont des choses que j’aimerais pouvoir améliorer car j’ai beau être un patron, j’ai encore un peu de cœur… Malheureusement, ces préoccupations sociales me dépassent et elles ne sont portées par personne aujourd’hui. C’est pour ça que j’apprécie d’avoir à nos côtés un acteur comme Agrica, qui partage les mêmes valeurs et les mêmes préoccupations que moi.
Le saviez-vous ?
Qu’est-ce qu’un Groupement d’Employeurs ?
Apparus en 1984, les groupements d'employeurs offrent la possibilité à des entreprises de s’associer afin d’embaucher collectivement du personnel qui sera mis à disposition des entreprises adhérentes. Ils se sont d’abord développés dans l’agriculture, avant de s’étendre à l’ensemble des secteurs d’activité. On compte aujourd’hui plus de 6 000 groupements d’employeurs dans des secteurs variés, dont la moitié dans des activités agricoles.
Le groupement d'employeurs se charge du recrutement et de toute la gestion administrative du salarié (contrat, paie, congés, formation…). Il peut embaucher tous types de contrats (CDI, CDD). L’objectif est de proposer au salarié un emploi à temps plein à partir de postes qui se succèdent ou se combinent.